- MAHARASHTRA
- MAHARASHTRAMAH R SHTRAL’un des plus importants États de la république de l’Inde par sa population (78,9 millions d’habitants selon le recensement de 1991), par sa superficie (cet État s’étend sur 307 000 km2) et enfin par la présence de Bombay, ou Mumbai (9,9 millions d’habitants en 1991, 12,5 millions avec l’agglomération, 13,8 millions en 1995), première ville de l’Inde.L’État de Mah r shtra doit son unité avant tout à la prédominance de castes parlant le mahr tte, parmi lesquelles la plus importante — celle des Mahr ttes justement —, appartenant à la «varna» des kshatriya, a joué un rôle politique de premier plan dans l’histoire de l’Inde, en particulier à l’époque contemporaine: il s’en est peut-être fallu du hasard d’une bataille que les Mahr ttes ne réussissent à leur profit une unification de l’Inde qui aurait changé le cours de son histoire.Mais il existe d’autres facteurs d’unité: du point de vue physique, le Mah r shtra correspond pour l’essentiel à l’immense chape de laves qui s’est étendue sur le nord-ouest de la péninsule au Crétacé; elle porte des plateaux couverts en partie de sols noirs, ou regur , qui ont des qualités agricoles certaines. Ils sont notamment bien adaptés à la culture du coton, si bien qu’on les qualifie parfois de «sols noirs à coton». Du point de vue économique, l’influence dominante de Bombay joue un rôle unificateur de première importance.Cet espace de grande dimension est évidemment très varié. D’ouest en est, on rencontre une mince bande côtière, le long de la mer d’Oman, puis une énorme marche d’escalier, celle des Gh tes occidentales, puis les grands plateaux qui forment l’essentiel de la région.Les parties occidentales sont très arrosées. La saison des pluies n’y dure guère plus de quatre mois, mais les quantités de précipitations sont importantes: toujours plus de 1 200 millimètres et beaucoup plus encore dans les stations des Gh tes. Mais les conditions offertes à l’agriculture sont assez médiocres, car les terres sont pauvres. En particulier, il n’y a pas de véritable plaine littorale, mais plutôt de basses surfaces rocheuses où le sol est mince. Si bien que la riziculture est assez peu prospère, et discontinue. La proximité de Bombay a permis le développement de quelques régions agricoles plus actives travaillant pour le marché de la grande ville, mais elles ne sont pas très nombreuses, sans doute à cause des difficultés de circulation le long de la côte. Cette région bordière n’est donc devenue le cœur de l’État que grâce à la présence de Bombay.Le plateau mahr tte offre plus d’intérêt. Il convient d’abord de mettre à part ses secteurs les plus orientaux qui présentent des caractères assez particuliers. En effet, la civilisation mahr tte a atteint dans l’Est une région qui, géographiquement, appartient au domaine humide à sous-sol gneissique du nord-est de la péninsule: c’est le Vidharba, autour de Nagpur, pays de collines arrondies plus que de plateaux, où le riz tient une place notable dans le système de culture, et qui de surcroît subit moins nettement l’influence de Bombay.Reste l’immense plateau de laves du Mah r shtra central. Il a un relief très caractéristique, avec de longues bandes de plateaux s’étendant d’ouest en est entre les fleuves coulant vers le golfe du Bengale et bordés par d’énormes escarpements en marches d’escalier. Les terres noires sont présentes à peu près partout, mais sont particulièrement épaisses dans les vallées. Les régions les plus prospères sont celles qui ont les plus grandes épaisseurs de sols noirs, comme les districts du Khandesh, le long de la Tapti, où la culture du coton est une spécialité très nettement affirmée. Mais il y a d’autres régions actives, qui ne doivent pas leur position à l’agriculture. C’est le cas notamment de la région de Poona, principale capitale historique des Mahr ttes. L’industrie (chimie et dérivés, textile, équipement électrique, pétrole et dérivés, caoutchouc et matières plastiques, équipements de transport, automobiles, papeteries, électronique, produits alimentaires) est concentrée principalement à Bombay, Poona (1,5 million d’habitants) et Thana.D’autres secteurs sont moins favorisés, comme la bande sèche qui s’étend le long des Gh tes et qui a été longtemps connue sous le nom de «zone des famines». L’irrigation a permis d’en transformer certaines parties, mais la disette reste une menace grave.En septembre 1993, un tremblement de terre, le plus fort depuis une soixantaine d’années dans le pays, a ravagé l’État du Mah r shtra. L’effondrement des habitations construites en brique et en pierre a fait plus de dix mille morts.Mahârâshtraétat de l'Inde, dans la partie O. du Dekkan, sur la mer d'Oman; 307 762 km²; 78 706 700 hab.; cap. Bombay. Coton; sucre.
Encyclopédie Universelle. 2012.